Samedi 8 Novembre 2014 - Cité Allende - 14h30
Le devenir de la flottille thonière de Groix durant la première guerre mondiale
par Michel PERRIN
Ci-dessous un extrait de la présentation de la conférence
Premier août 1914, jour de la promulgation de l’ordre de mobilisation générale. À Groix, comme dans bien d’autres lieux en Bretagne, c’est la consternation ; pas de manifestations belliqueuses dans la soirée, comme dans les grandes villes, mais le pressentiment que les mois à venir seront difficiles ...
Tout à son obsession de Revanche sur l’Allemagne, l’Etat-major français, soutenu ardemment par les Ligues patriotiques, a préparé l’Armée, et tout particulièrement l’Infanterie, « reine des batailles ». Les stratèges sont tellement persuadés que la guerre se gagnera sur terre qu’ils convainquent le Gouvernement de promulguer la Loi du 8 août 1913, afin de disposer de troupes suffisantes. Ce texte règle le recrutement en cas de mobilisation générale. L’article 11 prévoit que les Inscrits Maritimes sans embarquement dans la Marine Nationale, faute de postes disponibles, pourront être versés dans l’armée de terre. Le Ministère de la Guerre a néanmoins envisagé dès 1890 d’utiliser les voiliers de pêche pour transporter entre ports français des produits vivriers destinés aux troupes mobilisées, des fournitures pour les arsenaux de la Marine et d’affecter ceux de plus forte jauge à l’approvisionnement en charbon du Pays, car l’Etat-major n’exclut pas l’occupation des mines du Nord et du Pas-de-Calais et envisage de recourir à la houille extraite au Pays de Galles.
En 1914, 281 sloops à tapecul gréés dundée sont attachés à Groix. Chacun embarque généralement un patron, quatre matelots et un mousse pour la campagne de pêche du germon. Entre le 15 et le 30 juin 1914, tous les dundées appareillent pour suivre le thon dans sa migration. La campagne de pêche s’annonce très fructueuse. L’ordre de mobilisation surprend la plupart des équipages à la mer.