Voies anciennes et paroisses primitives entre Aven et Ellé
Rémi Toupin
Figure 1 La carte ci-dessus fut l’élément déclencheur de cet article, lorsque j’ai réalisé que parfois une bonne connaissance du terrain vaut mieux que des hypothèses de spécialistes, et que se taire nous rend complices des destructions de notre patrimoine. Je ne revendique aucune compétence en ce domaine des voies dites « romaines » ou « anciennes » et le plus souvent indatables, mais seulement la liberté de parole qu’offre le parfait amateurisme. |
Figure 2 |
Ces précautions liminaires étant prises, référons-nous à la carte bien connue des voies anciennes rayonnant à partir de Carhaix (Fig.2), carte à peu près vide au pays de l’Aven, avec la grande voie sud qui fait ce curieux détour vers le nord entre Bannalec et Quimperlé. Un œil distrait pourrait croire que cet écart résulte de la création tardive de la paroisse du Trévoux ayant capté à son profit le chemin des pèlerinages, gommant au fil du temps l’ancien tracé rectiligne de cette grande voie antique. Mais à y regarder de plus près, c’est un contournement du Trévoux par Mellac qui nous est proposé (Fig.1 & 3), c’est-à-dire un détour considérable. Or, on peut remarquer que de Quimper à Bannalec (à l’Église Blanche) la route conserve un cap régulier, qu’elle retrouve entre Quimperlé et Pont-Scorff (Fig.2), et que de Bannalec à Quimperlé nous traversons une zone relativement plate, sans obstacles majeurs, où rien ne s’oppose à la continuation de cet itinéraire rectiligne (Fig.3). Dans ce qui va suivre, nous devrons donc garder en mémoire que tout écart de trajet ou changement de cap résulte d’une volonté humaine plus que de la géographie. |
Figure 3 |
Le tracé qui va être proposé sera donc inspiré par cette logique linéaire et nous obligera à examiner les autres voies anciennes du secteur (en particulier la solution « officielle» qui ne semble être qu’un assemblage de plusieurs voies secondaires). Si les propositions qui suivent doivent être validées, cela signifie que le « bon » trajet est actuellement sans protection et que des dégâts irréparables ont déjà été commis…
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Extrait du Bulletin de la SAHPL n°44 - 2015-2016, pages 79 à 124